POINT FINANCIER - LES INFOS DE LA BOURSE
« Alors que le rendement des obligations souveraines américaines à 10 ans a franchi le seuil des 5% pour la première fois depuis 2007, le Cac 40 perd quasiment 3% sur la semaine et 10% depuis son record historique d’avril. La Bourse de Paris aligne une cinquième semaine de baisse d’affilée, séquence inédite depuis mars 2020 et le début de la crise sanitaire.
Entre la reprise des tensions commerciales sino-américaines, la guerre au Proche-Orient, la prise de parole de Jerome Powell, l’incertitude et la volatilité regagnent les marchés financiers, l’occasion pour nous d’apporter, en cette saison de publication des résultats, des éclaircissements sur la situation actuelle. »
Arrivant à un moment inopportun, les tensions commerciales se ravivent par la décision des Etats-Unis d’étendre les restrictions d’exportation de technologies avancées de semi-conducteurs vers la Chine.
En réponse, la Chine a annoncé vendredi dernier qu'elle exigerait des permis d'exportation pour certains produits à base de graphite afin de protéger la sécurité nationale, une nouvelle mesure qui vise à freiner l'export de minéraux essentiels à la transition énergétique.
Le conflit au Moyen-Orient fait craindre un emballement des prix du pétrole. L’OPEP a fait savoir qu’elle ne prendrait pas de position politique et a permis de stabiliser les cours autour des 90$ le Brent, éloignant ainsi le spectre d’une reprise de l’inflation énergétique.
Le regain d'aversion au risque géopolitique s'est uniquement fait ressentir et de manière très mesuré sur des devises refuges comme le franc suisse ainsi que sur l’or qui a franchi les 2 000$ vendredi dernier. D’ordinaire, un dollar fort et des taux d’intérêt réel en augmentation entrainent une dépréciation du métal jaune.
La correction boursière s’explique principalement par la prise en compte des acteurs des marchés du « Higher for Longer », c’est-à-dire des taux élevés plus longtemps.
Durant le premier semestre, les débats se sont focalisés sur le point pivot de la FED (un passage d'une politique monétaire restrictive à une politique monétaire de soutien à l'économie) qui pourrait intervenir en fin d’année ou en début d’année 2024. Désormais, les marchés financiers ont actés que ce point interviendrait à plus long terme en raison de certains indicateurs qui confirme la robustesse de l'économie américaine. Une tendance renforcée par la prise de parole de Jerome Powell jeudi dernier lors de L’Economic Club de New-York.
Cependant, ce contexte pessimiste fait occulter des éléments positifs :
La bonne teneur des chiffres de l’économie chinoise mercredi dernier en termes de PIB et de ventes au détail. Le même jour, les chiffres d’inflation en zone euro ont montré une décélération tant en rythme mensuel qu’annuel.
Aux Etats-Unis, certains banquiers centraux ont émis des déclarations positives sur l’orientation de la politique monétaire avec la nécessité d’avoir une approche prudente sur le coût de l'argent. Également, la robustesse des indicateurs américains, énoncée dans le paragraphe précédent, renforce le spectre d’un « soft landing » (atterrissage en douceur) de son économie.
Coté microéconomie, les acteurs du secteur des semiconducteurs à l’instar d’ASML et de TSMC ont déclaré : « être en bas du cycle économique actuellement, l’année 2024 sera une année de transition avant de repartir sur une forte croissance de l’activité en 2025 ».
Un dernier point positif qui témoigne de la santé des entreprise en cette saison de publication des résultats trimestriels, à l’heure actuelle 80% des publications se sont situées au-dessus des prévsions des analystes contre 70% en moyenne historique.
Nous serons attentifs aujourd’hui à la publication des chiffres de l’inflation et de dépenses des ménages aux Etats-Unis.
Les conseillers d'EGD Finance se tiennent à votre entière disposition pour tous renseignements complémentaires.